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Histoire du village

Découvrez l'histoire du village de Montescot

DATES CLÉS / ÉVÈNEMENTS / CONSTRUCTION
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1011
Pons d'Oms
Arnald de Montescot

D’après “L’Adalga Catalana”*, Arnald de ULMIS serait à l’origine de la famille d’Oms.

Au VIIIème siècle, il combattit les Sarrasins et les chassa de la Clusa (1). Il fut récompensé pour ces hauts faits par Charlemagne et investi du titre de Vavasseur (2) de Montescot, titre que toute la famille d’Oms portera par la suite.

Après l’expulsion des Maures, la principauté de Catalunya fut divisée en neuf comtés, neuf vicomtés, neuf noblies et neuf vavassories (3). Parmi les neuf comtés figurait le comté du Roussillon qui rassemblait le comte de Roussillon, le vicomte de Castellnou, le noble de Canet et le vavasseur de Montescot, Arnald d’Oms.
Les archives royales d’Aragon décrivent ainsi les armes d’Arnald d’Oms, vavasseur de Montescot : “Faxado de oro y de sable, y per cimera una corona a l’antigua cenida de tres turbantes, acostada de doce palmas, y sumata de un orso nacient de sable con una bandera desplegada sobre el humbrocargada de los blasones del escudo. El motivo de estas armas y su timbre lo debem a Don Arnald d’Oms, Vavassor de Montescot cuya plaza y castillo le encarego Carlo Magno Imperador.”

La couronne royale rappelle le roi Ataulphe, roi des Visigoths de 410 à 415, auquel Arnald d’Oms prétendait se rattacher. Les trois turbans figurent les trois rois Maures faits par lui prisonniers au siège de la Clusa. L’ours et la bannière étaient en souvenir de l’ours qui marchait en tête de l’armée, et les douzes palmes symbolisaient la récompense de tant d’autres victoires sur les Sarrasins.

Selon les archives nationales à Paris, et sur un manuscrit du Vatican intitulé “Cronica dels cavallers cathalans” au temps de la première conquête avec l’imperator Carls Magne en l’an 791, le blason d’Arnald de Montescot porte en exergue la devise suivante : “Noblesse sert comme sert vieux lignage” (traduit du poète latin Juvénal).

Montescot est donc le berceau de la famille des Oms. Les descendants de cette famille reprendront ce nom et le perpétueront jusqu’à nos jours :

1166
Raymond d'Oms
Raymond d’Oms, aux côtés d’Alphonse I, roi d’Aragon, combat le comte de Toulouse
1172
2ème lignée des Oms
Béatrix donne naissance à la deuxième lignée des Oms, étant la seule survivante de la famille
1232
Iles Baléares
Arnald de Montescot participe à la conquête des Iles Baléares aux côtés de Jacques le Conquérant
1289
Alliance
Bérenger s’allie au roi de Mallorca contre Pierre, roi d’Aragon
1354
François d'Oms
François d’Oms délivre la Sardaigne et en est fait commandant
1357
Bérenger II et Bérenger III
combattent les Gênois aux côtés
de Pierre le Cérémonieux Le plus
illustre fut Bernard d’Oms.
Il défendit Elne avec un
indomptable courage contre
l’armée de Louis XI, roi de France
Bérenger II et Bérenger III combattent les Gênois aux côtés de Pierre le Cérémonieux Le plus illustre fut Bernard d’Oms. Il défendit Elne avec un indomptable courage contre l’armée de Louis XI, roi de France

Il fut fait prisonnier et décapité à Perpignan le 13 Décembre 1474. Il semble que la vavassorie de Montescot ait été définitivement détruite et rasée à cette période. Il n’en subsiste désormais que les fondations.

Conseillers, chambellans, gouverneurs, évêques, barons, chevaliers ; d’Antoine à Raymond ou Bernard…

Toutes les branches de cette famille sont portées sur le “Dictionnaires des Biographies Roussillonnaises” de l’abbé Capeille qu’il faut consulter pour connaître la vie des hommes du pays catalan pendant plus de dix siècles.

* Cette "adalga" (légende) n'est rien d'autre qu'une grossière affabulation rédigée vers la fin du XIII° siècle et que l'on a tenue pour vraie pendant longtemps. L'histoire étant plaisante elle mérite d'être conservée.

(1) “La Clusa” : aujourd’hui le Col du Perthus.

(2) “Vavasseur” (ou “vavassal”) : du bas latin “vassus, vassorum” signifiant “vassal des vassaux”. En féodalité, vassal d’un autre vassal, ou arrière vassal.

(3) “Vavassorie” : fief d’un vavasseur.

IXème et Xème
siècle
Le cadastre montescotois du
IXème au Xème siècle

La majorité des chartes mentionnant Montescot ou Avalry concerne généralement l’achat, l’échange et les dons pieux de terres ou de biens immobiliers que le chapitre d’Elne intégrait patiemment dans son domaine.

Près de 80 % des documents du cartulaire d’Elne se réfèrent donc à des transactions immobilières constituant les preuves de la régularité apparente d’affaires, librement et mutuellement consenties. Force est de constater que dans la plupart des cas, l’imprécision des descriptions ne permettait plus de situer un champ quelques années après la disparition des témoins. Cela ouvrait la porte à des contestations et à des supercheries ultérieures que le notaire essayait de prévenir par des mises en garde qui nous semblent bien désuètes aujourd’hui, comme par exemple :

 « Celui qui enfreindra ce pacte sera condamné à l’Enfer pour l’éternité »
ou encore
« En toute bonne foi et sans duperie ni tromperie »

Cependant, l’église détenait pour la postérité une preuve écrite du bien fondé de sa propriété, pieusement conservée dans ses archives. Les sommaires descriptions des biens fonciers du cartulaire d’Elne permettent de prendre la mesure de la faiblesse des connaissances topographiques de cette époque. La superficie des champs n’est presque jamais précisée, pas plus que leurs dimensions ou que la description de leur forme géométrique. Dans le but évident de « s’appuyer » sur un élément concret facilitant le repérage des parcelles, les scribes signalaient généralement des « confrontes » pris dans l’environnement immédiat, tels que : les chemins, les bâtiments d’habitation, un champ particulier, une propriété, une agouille, le marais, un ruisseau, une particularité, etc…

 L’observation des cartes topographiques et des vues aériennes des secteurs de Montescot, d’Elne, de Corneilla del Vercol, de Théza, de Bages et d’Ortaffa, permet de relever quelques particularités concernant l’orientation parcellaire générale.

 Nous distinguons globalement deux sortes de parcelles :

  • les parcelles orientées N-O. selon un angle moyen de 54° dans le sens longitudinal
  • les parcelles n’obéissant à aucune règle particulière

 Depuis que les machines ont remplacé la force animale pour le travail de la terre, quelques remembrements se discernent par-ci, par-là, mais on perçoit distinctement que la topographie parcellaire ancienne transparaît nettement et qu’elle n’a pas varié, vraisemblablement, depuis l’époque romaine, faisant suite à la première vague de défrichements et de restructuration cadastrale.

Bien des champs décrits dans le cartulaire d’Elne existent encore aujourd’hui. Il suffit pour s’en convaincre d’observer la parcelle désignée au Xème siècle sous le nom de « Arsea Mala » (Malarse) à l’est de la commune de Bages. Pour autant, on ne peut affirmer avec certitude que les champs orientés vers le nord-ouest furent tous mis en culture au temps des colons romains. Nous savons depuis longtemps, et les récentes études à ce sujet le confirment, que notre région accueillit beaucoup de colons hispa-goths et gascons, entre la seconde moitié du IXème siècle et la première moitié du Xème siècle, qui remirent en culture des champs abandonnés et défrichèrent de nombreux terrains incultes. Or, les secteurs de Bages, Montescot, Villeneuve et Corneilla se situent dans les dépressions comblées par des apports alluviaux riches et faciles à travailler avec les moyens rudimentaires de l’époque. Nous trouvons trace de la pratique d’assèchement dans deux contrats du Xème siècle où il est question d’un « aquaducto » proche de « Villaseca » (Avalry) et des « kanales » situés à Corneilla, zones marécageuses définies par le toponyme « estagno Avaîrino » (marais d’Avalry).

 A partir de Ruscino, le tracé de la via Domitia semble se diviser en plusieurs directions selon le point de franchissement des Albères choisi par les voyageurs de l’époque. Ainsi, la « voie directe » définie par les archéologues passerait par Villeneuve de la Raho et sûrement par Montescot. Certaines citations relevées dans le cartulaire ne laissent aucun doute à ce sujet. Dans les terroirs qu’elle traversait, la via Domitia servit quelquefois de « cardus maximus » à la cadastration. Selon les régions, l’axe général des parcelles formait un certain angle avec le cardo comme au nord de Perpignan (45°) ou parrallèle à Bompas. La « centuriation » (1) à partir de cet axe ne peut être mise en évidence dans notre secteur, mais nous discernons une orientation générale commune dans la région à l’ouest d’Elne et jusqu’à Thuir.

 Il est donc probable que l’alignement des parcelles selon cet angle défini corresponde aux défrichements effectués à l’époque romaine.

 Mais nous devons tenir compte d’un paramètre non négligeable émergeant de loin en loin dans les descriptions topographiques du cartulaire. En effet, les scribes des IXème et Xème siècles indiquent parfois l’orientation générale d’un champ par la désignation d’un vent dominant tel que l’Aquilon ou le Cers, que nous désignons « Tramontane » et « vent d’Espagne ». Pour les hommes de la terre habitués au grand air, le sens du vent soufflant habituellement était bien plus significatif que les orientations cardinales quelque peu abstraites au regard de leurs connaissances.

Dès lors, l’orientation générale parcellaire en usage dans la région serait peut-être le fruit, non pas d’un savant alignement défini par des connaissances topographiques précises, mais d’une solide tradition pleine du bon sens rural qui sait tirer partie de tous les éléments de la nature.

Conclusion : L’étude du cartulaire d’Elne permet d’effectuer des découvertes très intéressantes dans divers domaines touchant l’histoire de notre commune.

 En premier lieu, on peut définir que la majorité des chemins et routes que nous empruntons remontent au haut Moyen-Âge, sinon à l’époque romaine. Deux citations au moins laissent supposer que la via Domitia passerait par Montescot. Une structure visible sur les photographies aériennes met en évidence l’existence d’un bâtiment rectangulaire au sud de Belric, et du mobilier archéologique romain (sigillées (2), céramiques diverses, fonds d’amphores), éparpillé dans les environs, permet de croire que cette structure daterait de l’époque romaine. Dès lors, la station « Ad stabulum », que nous savons distante de 4 milles romains (12,5 km) de Ruscino (Château Roussillon), pourrait bien se trouver ici. Des fouilles archéologiques confirmeront ou infirmeront cette hypothèse qu’il convient de traiter avec toute la prudence qui s’impose.

 D’autre part, l’orientation parcellaire constatée dans une grande partie de la région ouest d’Elne obéirait à une orientation nord-ouest assez particulière. Est-elle l’objet des colons romains alignant leurs parcelles sur le cardo maximus représenté par un tronçon de la via Domitia ou seulement de l’alignement des champs face au vent dominant dicté par une tradition séculaire ? Plusieurs citations confirment l’existence de certaines agouilles au Xème, voire au IXème siècle. Il en est de même pour les églises de Sainte-Marie de Montescot et de Saint-Vincent d’Avalry (disparue) citées elles aussi à de nombreuses reprises dans les documents du cartulaire. Elles sont à classer dans la famille des monuments pré-romans du Roussillon et parmi les plus anciennes de France.

Auteur : José TORAL (article tiré de Montescot, passé simple d’un poblet, vol. 2 – à paraître)

(1) « Centuriation » : la centuriation romaine, sorte de cadastre, divisait la terre en zones plus ou moins aptes à la culture.
(2) « Sigillées » : céramiques fines décorées, datant de l’époque romaine.

1913
Relevé géométrique de Montescot

L’activité de la population est essentiellement agricole. L’affectation des constructions est significative : pailler, écurie, cave…). Une aristocratie terrienne possède et régit le village. Ces grands propriétaires terriens emploient et logent de nombreuses familles d’ouvriers agricoles tant au village que dans les mas voisins (Lafabrègue, Bellrich).

Néanmoins certains Montescotois possèdent leur maison (modeste) et un petit jardin potager. Sur le croquis, on voit en bas le parc de la famille de La Fabrègue de Pallarès, (aujourd’hui le parc de la Mairie) , la rue du Canigou (qui ne porte pas encore ce nom) et la place de la République. En haut, le chemin de Grande Communication qui deviendra la R.D. 612. A droite, la maison de M. Dauder de Bouillers, aujourd’hui propriété de M.et Mme Inglès. A noter qu’aucun des descendants des familles présentes à Montescot en 1913, ne réside aujourd’hui au village.

1968
L'éveil

Montescot n’était encore qu’un petit village d’agriculteurs aux maisons regroupées autour de sa «cellera» (ancienne enceinte). Sa population était de 250 habitants environ.

Sa croissance est en marche. On peut voir, à droite sur la photographie, le tracé de la Place des Acacias et les départs des rues des Roses et des Mimosas constituant les deux axes du lotissement des Cantaïres. On devine également « l’agulla » (ruisseau) qui traversait les prés des Cantaïres, aujourd’hui souterraine. Le lotissement de « La Close » trouvera sa place sur la gauche de la photographie, l’année suivante.

1979
L'envol

Les lotissements de « La Close » et des « Cantaïres » sont terminés. Les rues de la Tramontane, des Peupliers et de la Marinade sont en place et les maisons s’y accrochent déjà de part et d’autre. L’avenue Paul Valéry, tronc du nouveau lotissement « Les Hauts de Montescot » est lancée ainsi que ses premières branches, les rues Henri Matisse et Aristide Maillol. La nouvelle école primaire est en projet. Montescot compte alors environ 700 habitants. Au centre de la photographie figurent le château d’eau, le lavoir public et le grand transformateur électrique qui seront détruits en octobre 1990 pour permettre l’élargissement de la voie de communication entre les « Hauts » et les «Bas ».

1989
Le papillon étend ses ailes

Le développement continue ; la partie est du village (les Bas ) a achevé son évolution. La deuxième tranche du lotissement « Les Hauts de Montescot » est bien engagée. A l’ouest, le rond-point au carrefour des R.D. 8 et R.D. 612 est en place. La grande pièce de terre, au bas de la photographie, va recevoir le lotissement communal « Les coteaux d’Avall Rich ». En 1990, sur une population d’un millier d’habitants, seuls 8 enfants prennent leur repas de midi à la cantine. Aujourd’hui, Montescot compte 1600 habitants et 110 enfants déjeunent dans la structure scolaire.

Photographie : vue de Montescot et de la plaine du Tech vers les Albères. 

1989
Le Mas d'Avalrich, naissance d'un
grand domaine viticole

Le château d’Avalry fut acheté en 1870 pour la somme de 318 000 Francs par Monsieur PARAZOL, industriel narbonnais en produits agricoles. Le domaine comprenait alors 173 hectares, soit 28 % du territoire communal, des vieilles bâtisses dont l’ancien château d’Avalry, la chapelle de Saint-Vincent (qui remontaient tous deux au XIème siècle), ainsi que les annexes que l’on peut discerner sur les plans cadastraux de 1807.

Ce riche investisseur, désirant créer une propriété de rapport, dépensa d’importants capitaux pour réaliser les travaux nécessaires à ce projet. Tous les bâtiments existants jusqu’alors, témoins séculaires du passé, furent rasés pour laisser place à de nouvelles constructions solides et fonctionnelles, telles que nous les voyons encore aujourd’hui. L’ensemble de ces bâtiments, axés sur le travail rationnel du vignoble et conformes en tous points aux normes les plus rigoureuses de l’époque, comportait :

  • Une superbe cave équipée de matériel moderne et performant contenant la vendange des 123 hectares du vignoble, comprenant quarante foudres en bois, de 300 hectolitres chacun, en quatre rangées parallèles, une citerne destinée à recueillir le volume d’un foudre en cas d’accident, et une cave de vieillissement de 600 à 700 hectolitres de petits foudres.
  • Une écurie vaste et aérée logeant 22 chevaux séparés par des bacs flancs. Le fumier pour la fertilisation des vignes était soigneusement stocké dans un hangar équipé d’une fosse à purin. Les annexes servaient à engranger la quantité de céréales et de foin produits par les nombreux hectares de prairies et de champs céréaliers nécessaires à la nourriture des bêtes et des gens.
  • Un bâtiment social logeait une partie des valets et des ouvriers du domaine ainsi que leurs familles. Ils disposaient tous d’un lopin de jardin potager, pris sur trois hectares de terrain irrigable, et d’un lavoir sis près de l’ancien chemin de Perpignan transformé en agouille au début du siècle (le Correch). Au total, plus d’une trentaine de personnes travaillaient dans cette propriété, source de prospérité pour la commune.
  • La maison de maître, bâtie sur le sommet de la butte dominant le Vercol, accueillait les agréables séjours de la famille du propriétaire Monsieur PARAZOL. De par ses caractéristiques architecturales particulières, ce bâtiment daterait de la fin du XVIIème siècle ou du début du XVIIIème siècle. Il fut plusieurs fois remanié.

Axé essentiellement sur la viticulture, ce domaine rompt avec le traditionnel élevage du mouton pratiqué jusqu’alors par les anciens propriétaires, issus de la grande bourgeoisie honorée perpignanaise, dont les privilèges furent balayés sans ménagement par la Révolution. Les 129 hectares de terres de l’aspre du domaine subirent un défoncement à la vapeur (1).

Cependant, la crise du phylloxéra (2) remit tout en question. En quelques années, le vignoble fut irrémédiablement perdu à l’exception de quelques champs que l’on arrosait copieusement en hiver afin de tuer ce redoutable parasite des racines.
Ainsi, 22 hectares de cépages français furent sauvés et le vignoble du Mas d’Avall-Rich fut reconstitué avec des portes-greffes américains (3) selon une technique nouvelle qui consistait à greffer sur place les boutures enracinées. Sans la fortune personelle de l’industriel qui spécula sur la hausse des prix des vins, le domaine aurait sombré dans la faillite.

Monsieur FOURCADE, membre d’une vieille famille montescotoise, fut le régisseur du domaine pendant de longues années. La Société Agricole du département des Pyrénées-Orientales lui décerna en 1897 la médaille de vermeil pour ses compétences et son dévouement. Monsieur PARAZOL reçu la médaille d’or en récompense des efforts (financiers) consentis pour la reconstitution de l’important vignoble d’Avall-Rich et la tenue exemplaire de son domaine. Il est donc clair que dans l’esprit des membres du Comité de la Société Agricole, les efforts effectués pour la recomposition du vignoble roussillonnais, après la catastrophe du phylloxéra, primaient.

Voici, à titre d’exemple, les rendements viticoles de Montescot et des communes avoisinantes enregistrés en 1897 :

  • Montescot —————-> 20 903 hl
  • Corneilla del Vercol —–> 32 118 hl
  • Elne ———————> 31 349 hl
  • Bages ——————–> 55 323 hl
  • La Tour de France ——–> 17 798 hl
  • Maury ——————–> 24 052 hl

Nos vins titraient entre 14° et 16°, et déjà les négociants rehaussaient certains crus de moindre qualité mais de meilleure renommée avec la générosité de nos crus, occultant pendant des lustres la qualité et les origines de nos excellents cépages. Mais cela est une autre histoire…

Auteur : José TORAL

(1) « Défoncement à la vapeur » : labour pratiqué avec une grande charrue tractée par un long câble d’acier s’enroulant sur un treuil mécanique, lui-même actionné par une machine à vapeur.
(2) « Phylloxéra » : Le phylloxéra, ou phylloxéra de la vigne, est une espèce d’insecte homoptère, sorte de puceron ravageur de la vigne. Le terme désigne aussi, par métonymie, la maladie de la vigne causée par cet insecte.Les insectes mâles et femelles s’accouplent à la fin de l’été. La femelle pond sur les souches un œuf unique appelé œuf d’hiver. Cet œuf, d’abord jaune, puis vert pendant la saison d’hiver, éclôt au printemps et donne naissance au phylloxéra aptère (ou sans ailes), qui est toujours une femelle. Dans la plupart des cas, ce phylloxéra aptère descend sur les racines de la vigne, aux dépens desquelles il vit, d’où son nom de phylloxéra radicicole ; mais il peut parfois aller sur les feuilles, faisant naître des galles (on parle alors de phylloxéra gallicole).
L’infestation d’un cep de vigne par le phylloxéra entraîne sa mort en trois ans. Ce sont les générations radicicoles – qui vivent sur les racines – qui sont dangereuses. Leurs piqûres sur les jeunes racines provoquent la formation de tubérosités, qui, par la suite, s’infectent et précipitent la mort du pied. Les générations gallicoles vivent sur les feuilles sur lesquelles leurs piqûres provoquent la formation de galles entraînant un jaunissement du feuillage qui n’est pas mortel pour la plante.
Pour en savoir plus sur le phylloxéra: http://fr.wikipedia.org/wiki/Phylloxéra

(3) « Portes-greffes » : invention de Gaston Bazelle et J.C. Planchon, consistant en un cépage américain comme racine (donc résistant à la maladie) et une partie aérienne de cépage « vitis vinifera », et donnant des raisins de qualité.